Nous avons organisé une table ronde à l’Université de la Nouvelle-Calédonie (UNC), le 9 juillet dernier, autour du handicap chez l’enfant.
Nous avons reçu Floriane Guilbaud dans le cadre d’un débat. A plusieurs reprises, cette ostéopathe, installée depuis 12 ans à Nouméa, s’est rendue au centre Essentis de Barcelone. Ce centre de rééducation intensive assure, depuis 2008, une prise en charge pluridisciplinaire du handicap chez des enfants ou des adultes en provenance du monde entier, dont la petite Alix de Nouvelle-Calédonie.
J’ai pris Alix en charge dans mon cabinet à partir de 2013, alors qu’elle avait 6 ans, pour des troubles de l’équilibre et de la marche ainsi qu’un retard de langage. Nancy et Thomas, ses parents, ont décidé de l’envoyer au centre Essentis. Chaque fois qu’elle en revenait, je constatais une progression significative. J’ai donc voulu en savoir plus »
Confie Floriane.
Une prise en charge personnalisée
A l’occasion d’un voyage en Métropole, en 2017, l’ostéopathe décide de rencontrer Frédéric Guez, le directeur du centre, un ostéopathe français. « Il m’a invitée à passer une journée dans le centre où j’ai pu aller à la rencontre des familles et des différents thérapeutes qui y exercent. En tant qu’ostéopathe, j’ai ressenti le besoin d’un complément de formation et je suis partie me former sur place à la rééducation des enfants ayant une IMC (infirmité motrice cérébrale). J’y suis retournée en 2018 et 2019 pour suivre plusieurs semaines de stages », poursuit-elle. Pour les patients, les séances se déroulent au rythme de 4 heures par jour, 5 jours par semaine et plusieurs fois dans l’année, avec une prise en charge globale et personnalisée. Des outils innovants sont mis en œuvre avec, notamment, une table de rééducation en mouvement appelée EMT 3.0. (Embodied Mind Table). Des techniques qui ont fait leurs preuves, comme la kinésithérapie neurologique, la méthode Tomatis ou encore la technique de myoténofaciotomie du docteur Nazarov, ont été intégrées aux traitements.
Une dynamique profitable au patient
Chaque fois, c’est la technique la plus adaptée à l’enfant en manque de mobilité qui est mise en œuvre et réajustée au quotidien, si besoin, précise la thérapeute. Le fait que tous ces soignants soient regroupés dans un même centre instaure une dynamique de travail profitable au patient. Au cours de ce projet, j’ai grandi professionnellement avec les enfants en situation de handicap. Aujourd’hui, j’applique la même prise en charge qu’auparavant mais avec des techniques en plus. Je suis plus à l’aise avec les enfants et je sais jusqu’où je peux aller avec eux car je connais mieux leurs pathologies.
Floriane
Floriane se dit prête à partager ses acquis avec ses collègues ostéopathes dans le but de progresser et d’aller plus loin en équipe. Dans l’idéal, elle aimerait pouvoir adapter cette méthode de travail collaborative sur le territoire, avec l’aide des institutions et des organismes en place.
Floriane revient en vidéo sur sa participation à la conférence >